Christian Vanhenten
30 novembre 2015

Et doucement l’arbre masque la forêt

Depuis plusieurs mois, je croise des destins de vie parasités par des conflits qui engluent et font que des mots, des regards, des absences de mots ou des absences de regard deviennent l’arbre qui cache la forêt de ce qui compte vraiment dans nos vies.
Ce qui apparait si souvent c’est la nécessité d’avoir raison, de confirmer que c’est l’autre qui a tort, d’expliquer en quoi l’on a bien agit et l’autre pas. L’intrication des altercations passées empêche de voir ce qui compte vraiment là, là maintenant, aujourd’hui et pour demain.
Et si souvent cette difficulté de gérer cet amour que l’on veut si propre qu’il n’a plus rien à voir avec l’amour, celui que l’on devrait ressentir pour soi. Cet amour propre nous coupe de nous même et de notre lien à l’autre.
Et l’autre n’a plus rien à voir avec cela, le combat, le débat s’est déplacé de l’extérieur vers l’intérieur, du nous au je, dans un dialogue sans fin entre mon ego et moi. Et c’est terriblement inconfortable, tellement inconfortable que l’on préfère le projeter sur l’autre, faire de l’autre l’alter ego et rejeter sur lui tous les malheurs du monde.
Et ainsi pousse l’arbre qui doucement masque la forêt de ce qui compte vraiment.