Christian Vanhenten
6 mai 2012

La porte de la solitude

La pratique est vaine lorsqu’elle nous est imposée de l’extérieur. Elle nous met dans la situation où nous nous imposons de faire sans vraiment sentir que cela vienne de l’intérieur. Répétition inconsciente, imitation de gestes vus chez d’autres, on en mesure le caractère illusoire et forcé si nous n’avons senti au plus profond de nous cet appel de qui nous sommes.

Parfois, une épreuve de la vie nous éjecte de notre quotidien routinier et nous met dans une situation d’isolement total. La douleur et la perte de sens sont difficilement partageables.

Il nous est difficile et même impossible de supporter la solitude, l’absence de dialogue.

C’est un besoin fondamental que celui d’être connecté.

Nous nous enfonçons alors dans un puits sans fond d’où l’on croit que nous allons périr.

Et nous nous accrochons à tout ce qui peut être nous sortira de cette expérience douloureuse.vraiment, ce sentiment venu du centre, nous agissons dans l’apparence parce que mûs par une intention superficielle voire extérieure à nous-mêmes.

Si alors nous lâchons au lieu de nous agripper, ce qui s’était endurci pour fuir l’isolement se voit transpercé et vient alors un sentiment d’une force incompréhensible qui nous embrase et nous ouvre à une dimension entièrement nouvelle.

Au-delà de l’espace de l’isolement intense, absolu, se dévoile une porte qui nous connecte.

Lorsque l’ego implose de n’avoir pu résister au fait d’avoir poussé son raisonnement jusqu’au bout, d’avoir porté ce sentiment d’être distinct des autres à son extrême, jusqu’à l’isolement complet, le voile se déchire laissant entrevoir un soleil dont on n’imaginait même plus l’existence.

C’est alors que la pratique prend son sens et que le corps peut se remettre en mouvement rempli qu’il est de cette expérience d’être soi et en lien.