Christian Vanhenten
24 février 2016

La fermeté

Fermer n’a signifié clore que depuis le bas Moyen-Âge. Avant, il signifiait rendre ferme, renforcer. Ainsi une personne ferme est également fermée. Cette solidité a transformé les fermes en places fortes pour les protéger des brigands.

Fermer a donc pris la place de clore qui évoque son contraire: éclore.

On voit ainsi le lien entre la fermeté, la muraille que l’on dresse entre soi et le reste du monde pour se protéger et son contraire l’ouverture, la non-fermeté c’est-à-dire la sensibilité et son corollaire, la vulnérabilité mais qui nous permet de ne plus être fermé, d’éclore.

Et vous, que vous évoque le mot fermeté, de bonnes sensations ou bien un sentiment de fermeture. Ressentez-vous le besoin de vous protéger par une muraille, une carapace, une armure ?

La nature nous a “dessiné” avec les parties les plus dures de notre corps en nous: notre squelette. Et à l’extérieur nous exposons notre peau, fragile mais tellement sensible, la porte de notre sensibilité. Bien sûr nous risquons d’être blessé. Mais nous pouvons guérir, cicatriser. Le tout est de veiller à ce que la blessure ne soit pas trop profonde, qu’elle ne nous mette pas en danger. C’est ce que l’AïkiCom nous enseigne. Par nos actes et notre présence au monde nous prenons le risque d’être au monde, d’être dans le monde. Nous sommes en contact, nous percevons ce monde mais nous le faisons avec vigilance. ainsi, en cas de menace, nous pouvons bouger et ne pas nous laisser atteindre par la menace. Ou du moins en minimiser les effets.

Car c’est ainsi que l’on vit vraiment, en acceptant notre vulnérabilité mais sans nous exposer inutilement.

Plaisir des mots qui nous racontent l’histoire du sens que nous donnons aux choses.

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